Voici, en quelques lignes, l’histoire des Polders de Ploubalay et Lancieux.
Celle-ci commence au Moyen Âge et se poursuit encore activement de nos jours.
Vous trouverez en bas de cette page, un certain nombre de liens vers les sites qui m’ont permis d’écrire ces quelques lignes.
Je vous encourage à les consulter pour en apprendre encore plus sur la construction de ce territoire que la Terre et la Mer se partagent.
Une partie des terres agricoles situées autour de la Baie de Lancieux dépendait autrefois de l’Abbaye Royale de Saint-Jacut-de-la-Mer. Les moines exploitaient alors les fermes de la Briantais et de Buglais ainsi que le moulin qu’il est possible de voir à l’entrée de Lancieux.
Les premiers travaux ont eu lieu à partir de 1390. Quant à la première digue, elle date, semble-t-il, du début du XVIᵉ siècle, sous François 1ᵉʳ. Une surface de 54 ha est alors asséchée par l’édification d’un ouvrage en pierre, connue actuellement sous le nom de digue aux Moines. Elle a permis la mise en culture des terres autour des fermes de Buglais, de la Briantais et de Villeu.
La seconde digue, aussi appelée digue de la Roche, a été achevée en 1749. Elle fut construite par Louis Péan de Pontfily, Seigneur de la Roche, en association avec les héritiers de M. Desmarais, inspecteur des Ponts et Chaussées de Bretagne, qui avait reçu cette partie de marais en gestion par les Moines de l’Abbaye. Elle a permis la mise en culture de 46 ha.
Le pont du Drouet est daté de 1756. Sa construction et celle de la digue fut réalisée aux frais des États de Bretagne. En 1758, on dut baisser le seuil des portes à marée afin de dénoyer le marais. Le pont est indiqué sur le cadastre de 1827 sur la nouvelle route de Matignon à Saint-Malo. Les arches du pont auraient été construites avec une partie des pierres maçonnées provenant de l’ancien moulin de Saint-Jean sur le Drouet (en limite de Ploubalay), daté du XVᵉ siècle et détruit au moment de la construction d’une voie charretière pour le transport de la marne. Ce pont routier a été remanié lors de l’aménagement de la voie ferrée d’intérêt local en 1925.
Située entre le marais du Drouet et la digue de la Roche, cet ouvrage a permis l’assèchement de 70 Ha de marais. Sa construction a eu lieu en deux temps pour s’achever début XIXᵉ. La technique utilisée est celle dite de digues submersibles, un chenal en pied de digue recevant temporairement l’eau de mer. Elle est constituée d’enrochements dans la partie exposée au courant. Il est à noter que le bec enroché situé face à St Jacut est reconnu comme un ouvrage maritime remarquable.
Le 16 septembre 1929, des orages d’une intensité exceptionnelle s’abattent sur la région, il pleut alors de façon intense durant plusieurs jours. Ces pluies surviennent après plusieurs mois de chaleur et de sécheresse. Les mesures météorologiques disponibles à cette époque font état de 246.6 mm pour la journée du 17 septembre 1929 à Saint-Malo et de 136.1 mm le 16 à Fréhel. Sur Ploubalay, les dégâts sont importants avec des effondrements de chaussée et des hauteurs d’eau impressionnante notamment au niveau de la Giclais. Les eaux de pluie sont en partie bloquées par les digues, il est alors décidé de procéder à des brèches pour faciliter leur évacuation.
En 1963, le Polder de Ploubalay se retrouve submergé à la suite d’une brèche. Des travaux seront entrepris pour qu’elle retrouve son intégrité. Ensuite, les submersions vont se faire de plus en plus récurrentes : 1985, 1990, 1996, 2006, 2008 puis 2014. À chaque fois, la digue est reconstruite. Lors de la dernière trouée en date, au mois de mars 2020, le Conservatoire du Littoral, propriétaire de l’ensemble du marais de Ploubalay depuis 2014, décide de laisser la mer reprendre possession des lieus, ceci dans le cadre du Projet ADAPTO qui préconise une gestion souple du trait de côte.
http://patrimoine.bzh (1) (2) (3)
https://www.lifeadapto.eu
Photos inondations 1929
Film amateur inondation 1929