Situés en Bretagne, aux confins des Côtes-d’Armor, cachés au fond de la Baie de Lancieux, voici les Polders de Ploubalay et de Lancieux.
Le Polder de Ploubalay, sur la commune nouvelle de Beaussais sur Mer, est limité au sud par la départementale D786 et bordé par deux cours d’eau ; le Drouet au sud et le ruisseau du Floubalay au nord. Sa superficie est de 70 ha. Il est isolé de la mer par une digue en terre, localement recouverte de pierres et longue de 1800 mètres. Le Polder de Lancieux, lui, est délimité par la digue aux Moines, la plus ancienne et la digue de La Roche. À l’ouest, on trouve le Tertre Corlieu, promontoire avancé au cœur de la baie de Lancieux.
Ces vastes étendues de prairie, parsemées de haies et parcourues de canaux, ont été façonnées par l’Homme grâce à l’édification de digues, dont les tout premiers travaux dates du XIIIᵉ siècle. Ces ouvrages remarquables furent construits sous la direction des moines de l’Abbaye de Saint-Jacut-de-la-Mer et des notables de la région. La dernière digue, permettant la création du Polder de Ploubalay, dite du Marais Neuf, date quant à elle, vraisemblablement du début XIXᵉ.
Classé Natura 2000 depuis 2004, et acquis par le Conservatoire du Littoral, c’est un lieu de halte migratoire pour l’avifaune.
C’est, par exemple, un dortoir d’hivers et site de chasse pour le Hibou de marais. Il est remplacé par le Hibou moyen duc en été qui, lui aussi, apprécie ce territoire.
Dans les différentes haies qui bordent les chemins et canaux, il est aussi possible d’observer Alouette des champs, Linotte mélodieuse, Tarier Pâtre, Cisticole des joncs, Pipit farlouse, fauvette grisette. Cette liste n’est pas exhaustive ; c’est dire la richesse de ce lieu ! Sur les vasières, on peut ainsi observer de nombreux limicoles tels que Bécasseaux, Gravelots, Chevaliers et Barges. Grace aux sentiers balisés, dont une portion du fameux GR34, il est facile de s’y promener pour observer cette vie, ou tout simplement apprécier les paysages qui changent au gré des saisons et des lumières.
En mars 2020, une brèche est apparue dans la digue du Polder de Ploubalay, laissant passer la mer aux grandes marées. Même si ce n’est pas la première fois qu’une telle ouverture se fait, une réflexion est en cours pour savoir s’il faut laisser la mer reprendre sa place ou continuer à lutter contre celle-ci.
Les prairies sont depuis recouvertes par la mer de façon régulière, ce qui confère à ce lieu plus un aspect de marais que de polder. Il y a donc de forte chance que la fréquentation de ce lieu évolue.
J’ai déjà pu y observer, par exemple, la présence d’Échasses blanche à plusieurs reprises. Reste à savoir également si le Hibou des marais sera toujours aussi présent l’hiver à l’avenir. À l’heure où j’écris ces mots (début 2023) beaucoup de questions sont encore en suspens sur le devenir de ce territoire. Des travaux sont en cours dans le polder de Ploubalay pour sécuriser la route départementale. Il va falloir que ces changements se stabilisent pour voir l’évolution de la fréquentation du site.
J’ai emménagé en 2007 à Ploubalay et j’ai découvert les Polders à l’occasion de balades avec mon chien. La curiosité aidant, j’ai commencé à observer la vie discrète de leurs habitants.
Comme, en plus, je pratique la photographie animalière, je me suis mis en tête de me faire le témoin de cette vie au travers de ces clichés puis de les rassembler sur ce site web.
« L’émerveillement constitue le premier pas vers le respect », nous dit Nicolas Hulot. J’essaie de mettre en valeur sur ce site la beauté de ce lieu et de son petit peuple en espérant sensibiliser le visiteur à sa conservation.
Bonne visite !